Vent d’Est, vent d’Ouest
Au verger, les vents dominants viennent soit d’Est, soit d’Ouest. Les plus courants sont Est-Ouest, ce sont le plus souvent ceux qui nous amènent la pluie.
Les vents d’Ouest sont moins courants, les vents du sud, venant de la Méditerranée, sont rares, les vents du Nord quasiment inexistants du fait que le verger occupe le versant Sud-Est d’une colline.
Jusqu’à un passé récent, il y avait peu de vent par ici, et il était généralement modéré. Depuis deux ou trois ans , le phénomène devient plus courant, et de surcroît plus violent.
Les agrumes sont des arbres réputés pour ne pas trop aimer le vent. Si l’on considère les arbres qui encadrent le verger à l’Est et à l’Ouest, force est de constater que le côté Est, le plus exposé au vent, a beaucoup souffert, alors que le côté Ouest est intact.
En partant du Nord, sur la planche du haut (planche 1) :
– la rangée supérieure comportait trois clémentiniers, d’une variété semblable à Corsica. Le plus à l’Est était petit, le second un peu moins petit, le troisième un peu plus grand. Le plus à l’Est est mort, puis plus tard le suivant. Ne reste plus que le plus éloigné du bord, pas bien brillant.
– La rangée inférieure commençait par deux pomelos jaunes, probablement des Marsh. Le plus à l’Est était nettement plus petit que son voisin. Mais c’est la construction de la serre qui l’a achevé.
Planche 2 :
– une rangée de citronniers, le plus à l’Est était petit, il est mort en 2012.
Planche 3 :
– rangée du haut : un mandarinier, bien faible, rabattu en 2016. Ensuite un petit pomelo jaune, puis un plus grand. Le plus petit est encore côté Est, comme les deux pomelos de la rangée du dessous. Tout se passe comme si celui qui était exposé à l’Est protégeait son voisin.
– Rangée inférieure : un oranger mort en 2016
Planche 4 :
– terminée par un clémentinier en assez bon état, peut-être protégé par la maison du voisin.
Planche 5 :
– rangée du haut un citronnier en assez bon état. Peut-être protégé par un olivier et un buisson de datura.
– Rangée du dessous :citronnier coupé en 2016, très malade. Le suivant de la rangée est en assez mauvais état, le troisième un peu mieux. On retrouve ce schéma sur d’autres planches, l’arbre le plus à l’Est « fatigué », le suivant, protégé par le premier, un peu mieux, le troisième, protégé par les deux premiers, encore mieux.
Planche 6 :
– rangée du haut : les deux premiers arbres sont morts.
– Rangée du bas : un clémentinier minuscule, puis un autre un peu plus grand, un tangelo Orlando pas bien grand, puis un Orlando correct.
Planche 7 :
– rangée du haut : exceptionnellement, le premier clémentinier du côté Est est plus beau que le second.
– Rangée du milieu : un mandarinier correct.
– Rangée du bas : un mandarinier pas bien brillant. Rangée du milieu et rangée du bas sont protégées du vent par un olivier, qui en contrepartie les prive de soleil.
Planche 8 (des kumquats) :
– rangées haute et basse débutent pas un clémentinier en bon état. Un olivier les protège.
Planche 9 : les 3 rangées de clémentiniers n’ont pas de problème particulier.
Planche 10 (clémentiniers Nules) :
– rangée du haut : un clémentinier, en bon état, est protégé par olivier
– Rangée du bas : un clémentinier non protégé, en piteux état.
Planche 11 :
– rangée du haut : un clémentinier pas bien grand dont la moitié Est est morte.
– Rangées 2, 3 et 5 : commencent par des clémentiniers en état moyen (peut-être protégés par la propriété voisine), mais quand même moins beaux que les symétriques du côté Ouest.
– Rangée 4 : un oranger Tarocco bien fatigué, qu’il a fallu rabattre il y a trois ans.
– Rangée 6 : un oranger Valencia Late, mort en deux mois l’année dernière.
Conclusion : à quelques exceptions près, il apparaît nettement que la situation en bordure Est est très défavorable. De plus, comme dit plus haut, il est patent que les agrumes ne sont pas réputés aimer le vent. Même s’il est difficile d’affirmer avec une certitude absolue que le vent est coupable, et seul coupable, c’est quand même troublant, d’autant plus qu’il ne semble pas y avoir d’autre hypothèse crédible pour expliquer les problèmes du côté Est, alors que du côté Ouest, il n’y a aucun problème avec les arbres de bordure.
Je retiendrai donc la culpabilité, au moins partielle, du vent. Pour améliorer la situation, une solution : planter une haie de protection, pour compléter l’effet de protection des oliviers qui quoique centenaires et donc volumineux, sont beaucoup trop espacés, et dégarnis du bas. Une haie présente aussi l’avantage de pouvoir fournir du BRF. La question : quels végétaux choisir ? En Corse, des plantations d’agrumes sont protégées par des haies de filaos, qui présentent l’avantage de se laisser traverser pas le vent, tout en lui retirant au passage toute sa vigueur. Les filaos ne me font pas rêver, et d’ailleurs ne passeraient pas entre les oliviers. De toute façon, je préférerais des buissons si possible à fruits comestibles. Recherche en cours. J’aime bien les photinias, c’est beau, et rustique par ici, mais ça ne produit rien de comestible.
Le dimanche 16 septembre de l’an de grâce 2018, j’ai le sentiment d’avoir fait un grand pas vers une solution satisfaisante. J’ai le concept, il a un nom. A l’occasion de la foire « Bio et Local, c’est l’idéal », au lycée horticole d’Antibes, j’ai appris l’existence d’un projet en cours dit « haie gourmande ». C’est exactement ce que je cherche ! Les essences mises en place ont parfois des noms peu courants : amélanchier du Canada, asiminier, argousier, pistachier (l’arbre qui donne des pistaches), feijoa, goji.., Il peut aussi bien s’agir d’arbres, d’arbustes, de lianes. Temps de mise en place prévu : 8 ans… C’est bien long. Mais surtout, il reste une étape à franchir, qui pourrait être éliminatoire pour beaucoup sinon, j’espère, pour toutes ces essences ; il me faut des plantes à feuillage persistant, adaptées aux conditions locales (sol plutôt argileux et calcaire, climat chaud et sec),
A suivre…
Mise à jour au 16/09/2018